Les corrections ou le grand-huit émotionnel
Pourquoi utiliser une métaphore ?
Avoir son texte corrigé par quelqu’un d’autre, n’est pas un grand-huit, c’est un procédé qui est direct et froid, dans lequel un éditeur ou son agent fait des commentaires et des suggestions pour améliorer son manuscrit.
A première vue, ça n’a pas l’air si terrible. En tout cas, c’est ce que je pensais.
Je me souviens que mon professeur, Catherine Fox, nous avait raconté que son manuscrit avait perdu les 25 première pourcent après être passé dans les mains de son agent. Quand elle nous avait dit cela, j’avais été choquée, parce qu’à avoir un quart des pages que vous avez écrite jetée à la poubelle, c’était totalement brutal. Mais en même temps, cela lui avait permis d’avoir un bon livre.
Ma première rencontre avec ce genre de correction est venu avec mon histoire courte pour l’anthologie « Time Lines. »
Nous avions eu la chance de proposer une histoire courte historique. J’en écris une, la retravaillai et l’envoyai. La réponse que je reçus ne fût pas celle que j’attendais. L’histoire avait du potentiel mais est-ce que je pourrais juste oublier le voyage dans le temps et me concentrer sur ce qui se passait dans la cuisine ?
« Juste couper le voyage dans le temps ? » une gentille manière de me demander de réécrire une histoire, vu que le voyage dans le temps était le point principal de mon histoire.
J’aimais bien mon histoire comme tel, mais je décidai de suivre leur avis. De me concentrer sur ce qui se passait dans la cuisine. Sans en dire trop, ce qui se passe dans la cuisine, bien qu’historiquement vrai, est assez gore et terrifiant. Quand vous lirez l’histoire vous comprendrez.
Je me suis dit : « ils veulent du gore, je vais leur en donner. » Même si je gardais à l’esprit que j’écrivais pour des enfants et jeunes ados.
J’envoyai mon histoire. Les commentaires furent positifs. Il y avait juste des petites coupes et des petits changements à faire. Puis une autre correction arriva. Là encore je n’y étais pas préparée. Les correcteurs avaient changé d’idée and qu’il semblait que m’avoir demandé de me concentrer sur la cuisine, rendait mon histoire trop terrifiante. On me demanda donc de changer mon point de vue et de parler de la cuisine sans que mon héro soit dedans et dans décrire ce qui s’y passait.
Un de correcteur me dit qu’elle pensait que je devais en vouloir à mon personnage pour devoir faire tous ces changements. Pour être honnête, à ce moment-là, ce n’est pas vraiment mon personnage que j’avais envie d’insulter.
Mais je décidai de retravailler mon histoire en suivant ces nouvelles directions. Les correcteurs m’aidèrent et me donnèrent des conseils à chaque fois que j’en avais besoin. Comme un danseur, je retravaillai mon histoire comme si un chorégraphe me demandait de retravailler mes pas de danse, jusqu’à ce qu’ils m’appartiennent. Ce fut difficile, frustrant, mais je crois sincèrement que mon histoire n’en est que meilleure. En tout cas, je l’espère.
Et cela m’a amené à réfléchir, un peu à la Carrie Bradshaw ?
Jusqu’où devriez-vous suivre votre correcteur ?
Jusqu’au bout est ma réponse.
Et en continuant sur cette idée, votre agent sera le premier correcteur and celui avec lequel vous aurez la relation la plus proche. Donc, si possible, il faut pouvoir choisir un agent avec beaucoup d’attention, parce que suivant l’agent, votre manuscrit pourra aller dans des sens diamétralement différents.
Mon conseil, et celui que je vais suivre moi-même, c’est de vraiment rechercher qui est qui avant d’envoyer votre manuscrit à un agent. Regardez qui sont les autres auteurs qu’il représente. Est-ce que vous aimez ces livres ? Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui connait cet agent ?
Une fois que vous aurez signé un contrat, vous devez comprendre que votre manuscrit ne vous appartient plus. L’aventure de l’édition devrait se faire en compagnie de quelqu’un en qui vous avez totalement confiance, que vous respectez. Parce que rien que la partie correction est déjà une aventure en soi.